Comme indiqué dans l’article L916-1 du code de l’éducation, les AED (Assistant.e.s d’EDucations) sont recruté.e.s pour « exercer des fonctions d’assistance à l’équipe éducative (…) notamment pour l’encadrement et la surveillance des élèves ».
Concrètement, cela correspond à :
- la surveillance des élèves, y compris pendant le service de restauration et en service d’internat
- l’encadrement des sorties scolaires
- l’accès aux nouvelles technologies
- l’appui aux documentalistes
- l’encadrement et l’animation des activités du foyer socio-éducatif et, en lycée, de la maison des lycéens
- l’aide à l’étude et aux devoirs
- l’aide aux dispositifs collectifs d’intégration des élèves handicapés
- en internat, l’aide à l’animation des élèves internes hors temps scolaire
A ce titre, les AED peuvent donc participer à l’école ouverte et aux activités sportives (attention, si on va plus loin que l’encadrement, cela doit se justifier par un diplôme). Elles ou ils peuvent également assister (ponctuellement) un.e enseignant.e en situation de handicapé (il s’agit d’une mission d’AESH-APSH) ou surveiller un contrôle (voire un examen, s’il y a l’ordre de mission correspondant). En revanche, il n’est pas question de remplacer un professeur, un CPE ou personnel administratif.
COMMENT DEVIENT-ON AED ?
Pour devenir AED, il faut être titulaire du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent (et avoir au moins 20 ans pour travailler en internat). Les étudiants boursiers sont, théoriquement, prioritaires. Même si ce n’est pas une obligation, les textes encouragent à recruter plutôt des étudiants.
Pour candidater, il faut postuler sur le site de son académie, en précisant sa situation et ses vœux d’affectations, accompagnés d’un CV ainsi que d’une lettre de motivation. Les candidatures seront ensuite transmises aux établissements qui, eux, gèrent le recrutement. Pour maximiser ses chances, il ne faut surtout pas hésiter, en plus, à contacter directement des établissements, quitte à se rendre directement sur place, avec un CV.
L’entretien d’embauche se fait avec le ou la chef.fe d’établissement, mais il est possible qu’un.e C.P.E. soit également présent.e.
QUEL TYPE DE CONTRAT DE TRAVAIL SIGNE UN.E AED ?
Les contrats d’AED sont des contrats à durée déterminée, de droit public, de trois ans maximum. Dans les faits, les contrats sont très majoritairement signés pour un an. Ces contrats sont renouvelables et le CDI est dorénavant possible après cette période de 6 ans. Mais il ne constitue qu’une possibilité et non pas un droit. Un refus de CDI a toutefois à être motivé et des contentieux administratifs existent déjà sur ce sujet et il va falloir attendre la position du juge pour dégager de la jurisprudence. La période d’essai correspond à un douzième du contrat (sous réserve de trois semaines minimum et quatre mois maximum). En cas de renouvellement du contrat, il n’y a pas de nouvelle période d’essai.
La quotité de travail est à la discrétion du ou de la chef·fe d’établissement. Retrouvez toutes les informations sur l’emploi du temps.
QUELS AMÉNAGEMENTS POUR LES ÉTUDIANT·E·S ?
Pour les étudiant·e·s, les textes imposent d’avoir un emploi du temps compatible avec leurs études (Titre 1, III-3-1 Circulaire n° 2003-092 du 11-6-2003).
Elles ou ils bénéficient également d’un crédit d’heures de formation. Ce crédit d’heures est de 200h pour un temps plein, moitié moins pour un mi-temps. Cela correspond généralement à un abattement de 5 heures par semaines pour un temps plein. Ce crédit d’heure n’est pas octroyé d’office : il faut en faire la demande. Il doit être discuté avant la signature du contrat et doit faire l’objet d’un accord avec le ou la chef·fe d’établissement.
Les étudiant·e·s ont également droit à des autorisations d’absence, sans récupération, pour passer des examens ou des concours (Circulaire n° 2008-108 du 21/08/2008).
QUE SE PASSE-T-IL À LA FIN DU CONTRAT ?
La reconduction d’un contrat n’est pas automatique. Le ou la chef·fe d’établissement n’a pas à justifier un non renouvellement.
Que le contrat soit renouvelé ou non, l’AED doit impérativement être informé de la décision par écrit en respectant un délai avant la fin du contrat. Ce délai est de 8 jours pour des contrats de moins de six mois, d’un mois pour un contrat de 6 à 24 mois et de deux mois pour un contrat de plus de 24 mois (Art. 45, décret n° 86-83 du 17/01/1986). Au-delà de trois ans d’ancienneté, un entretien préalable au non-renouvellement est obligatoire.
L’AED a huit jours pour donner sa réponse. Une absence de réponse équivaut à un refus. Attention, une fois la promesse d’embauche signée, sa rupture par l’AED peut être considérée comme une démission.
En cas de démission, selon les mêmes délais, l’AED doit prévenir sa ou son chef·fe d’établissement par lettre recommandée. Il perd automatiquement ses droits aux allocations chômage, sauf en cas de situations particulières, par exemple suivre son ou sa conjoint·e.
QUE FAIRE SI MES DROITS NE SONT PAS RESPECTÉS ?
Il arrive que certains textes et décrets soient interprétés. La conséquence peut être des horaires excessifs ou des missions qui ne sont pas dans le contrat.
Que faire donc si, en tant qu’AED, vos droits ne sont pas respectés ? Tout d’abord, nous vous invitons à contacter le Sgen-CFDT le plus proche. Nous pourrons en effet vous conseiller sur la meilleure façon de faire valoir vos droits et, si vous adhérez, nous pourrons également rencontrer avec vous votre chef·fe d’établissement.
Ensuite, nous vous suggérons de garder une trace écrite de toutes les consignes abusives venant de votre direction. Elles constitueront des éléments précieux s’il faut aller jusqu’au tribunal administratif.
Enfin, il est extrêmement important de ne pas rester seul·e. Le ou la CPE peut ainsi être un intermédiaire utile qu’il ne faut pas hésiter à solliciter si on a le sentiment d’être victime d’un abus. Les professeur·e·s et personnels élu·e·s au CA peuvent également se révéler de très bons atouts car, par leur mandat de représentant·e des personnels, ils et elles siègent autant pour les AED que pour les enseignant·e·s., tout en ayant un statut beaucoup plus protecteur.